Avant même que la RT 2012, au 1er janvier 2013, n’entre en vigueur, le débat est lancé sur la prochaine règlementation thermique.
Une réflexion déjà lancée
L’initiative vient du Plan Bâtiment Grenelle, qui a mis en place en janvier dernier un nouveau groupe de travail intitulé « Règlementation Bâtiment Responsable 2020 », dont la mission est de préparer la RT 2020. La commission a pour but de proposer des orientations aux législateurs, aux professionnels, et aux particuliers. On sait cependant déjà la teneur globale de ces propositions : il s’agit de définir le bâtiment à énergie positive (BEPOS) comme la future norme. L’association Effinergie a d’ailleurs commencé à réfléchir à un label « BEPOS » qui verra sans doute prochainement le jour. Elle tente actuellement de définir précisément, de façon mesurable, ce qu’est un bâtiment à énergie positive.
Qu’est-ce qu’un bâtiment à énergie positive ?
Le concept de bâtiment à énergie positive a émergé dans la continuité de la célèbre Passivhaus allemande. Un BEPOS est d’abord un bâtiment passif, c’est-à-dire que son besoin en énergie est réduit au plus bas. Mais un BEPOS va plus loin puisque le peu d’énergie qui reste malgré tout nécessaire pour le chauffage, la production d’eau chaude ou encore l’alimentation des appareils électroménagers est produit par des équipements d’énergies renouvelables comme les panneaux solaires photovoltaïques.
Pour qu’un bâtiment soit dit « à énergie positive », il faut que l’énergie produite soit supérieure à l’énergie consommée. Toute l’énergie consommée est produite par le bâtiment lui-même, et le surplus peut être vendu pour les besoins des autres bâtiments. C’est donc un gage de progrès pour la limitation des émissions de gaz à effet de serre, qui est l’objectif principal du Grenelle Environnement.
Cela permettrait de plus de progressivement conquérir l’indépendance énergétique, qui est aujourd’hui loin d’être réalisée. Pour les particuliers, ce serait une aubaine de ne plus subir les prix grimpants de l’énergie.
Le BEPOS, solution réaliste ?
Déjà, des voix s’élèvent pour contester l’idée du BEPOS obligatoire dès 2020. Pour certains, cela va simplement trop vite, et il faudrait d’abord songer à passer à la maison passive avant de penser à l’énergie positive. L’ampleur de la tâche de formation des professionnels et de fiabilisation des techniques peut en effet faire peur. Cependant, l’anticipation constante des agents face à l’évolution de la règlementation et l’horizon relativement lointain de la prochaine RT nuancent ces problèmes. Par rapport à certains de nos voisins européens, il semble que nous soyons en retard et non en avance. Pour d’autres, il faudrait surtout donner la priorité à la rénovation de l’existant au lieu d’imposer au neuf des contraintes sans rapport avec la réalité du parc immobilier. En ville, par exemple, l’implantation du BEPOS sera peut-être difficile. En outre, construire des bâtiments à énergie positive risque d’être particulièrement cher, ce qui ouvre des questionnements sur le financement de la construction, notamment pour les plus modestes. Attention, il faut aussi prendre en compte les économies faites sur la facture énergétique et l’ensemble des solutions de financement qui pourront être mises en place par le gouvernement. Enfin, tout l’enjeu sera de développer des techniques qui ne tombent pas dans certaines erreurs, comme négliger l’énergie grise (énergie consommée pour la production des matériaux), ou ne pas tenir compte des risques sanitaires. Pour l’instant, ces aspects ne sont pas oubliés, et Philippe Pelletier a bien précisé que la future règlementation allait « intégrer des exigences en émissions de CO2, en production d’énergie, en qualité acoustique ou qualité de l’air intérieur. »
Dans les prochaines années, les exigences de performance énergétique sont de toute façon amenées à se durcir. Pour optimiser votre budget sans négliger la règlementation ni vos préférences, un bureau d’études thermiques indépendant peut vous guider à travers les multiples possibilités, et vous montrer la meilleure manière de construire pour demain.
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