Michel Genin est architecte à Maisons-Alfort dans le Val-de-Marne. Spécialisé dans le bâtiment industriel et les logements collectifs, il nous fait part de ses réflexions sur la réglementation thermique.
Immeuble collectif à Hay-Les-Roses en RT2005
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours d’architecte ?
J’ai ouvert ma propre agence en 1979 à Belley dans l’Ain. Après quelques difficultés et un passage par Paris, j’ai finalement retrouvé du travail dans un bureau d’étude spécialisé dans les bâtiments industriels jusqu’à la sévère récession de 1994. J’ai relancé ma propre activité peu après, toujours sur des bâtiments industriels, des immeubles ou parfois des pavillons. Je fais peu de maisons individuelles car ce n’est pas très rentable.
Avez-vous conçu des bâtiments en RT2012 ?
Pas pour l’instant. Mais je me souviens avoir fait avec vous une extension en « RT2005 améliorée » et un immeuble de 10 logements en RT2005 sur lequel Sénova a travaillé. Au départ, le promoteur a préféré se tourner vers une performance RT 2005 contrairement à nos conseils. Vers la fin des travaux, alors que la RT 2012 venait de pointer son nez, et probablement sous la tension du marché de l’immobilier, il a finalement souhaité viser la RT2012. Mais il était trop tard pour modifier les options choisies initialement…
Comment percevez-vous cette nouvelle réglementation ?
Le bon côté, c’est que ça oblige l’architecte à énormément réfléchir sur l’enveloppe du bâti et la compacité du volume. Mais la RT2012 peut vite devenir un vrai casse-tête ! Par exemple, beaucoup de petits logements de vieux immeubles sont construits en profondeur avec très peu de façades extérieures. Imaginez que la façade soit orientée vers le Nord et qu’il n’y a pas de chauffage collectif avec pompe à chaleur, se chauffer individuellement devient très compliqué, car le chauffage électrique est très mal noté dans les méthodes de calcul de la RT2012 et les chaudières gaz ou pompes à chaleur individuelles qui sont bien notées représentent un gros investissement parfois inaccessible aux petits ménages !
Par ailleurs, lorsque l’on fait appel à un artisan ou petit constructeur, ils ne sont pas formés à l’isolation et aux nouvelles normes en général. Il faudrait que l’architecte ou le contrôleur technique soit là en permanence, mais ce n’est pas possible. Il y a un réel déficit de formation des professionnels, ce qui accroît les difficultés d’atteindre les performances attendues, d’où l’intérêt de faire appel à un bureau d’étude de qualité qui suit le chantier depuis la phase de conception pour trouver les solutions simples et faciles à mettre en œuvre.
Vous avez fait appel à plusieurs reprises à Sénova…
En effet, j’ai répondu suite à un mailing de votre part. J’ai beaucoup apprécié votre réactivité et la qualité de vos prestations. Vous avez fait un bon travail et donné les bonnes informations. J’ai voulu faire appel à vous pour du bâtiment industriel mais vous m’avez dit que vous n’en faisiez pas, c’est dommage ! Continuez à développer votre offre qualitative pour éviter que les particuliers se projettent vers des bureaux d’études traitant les dossiers par internet et aux calculs très aléatoires. On le voit avec la loterie des diagnostics de performances énergétiques Selon le diagnostiqueur choisi, vous aurez des écarts de notation de C à F. C’est consternant !
Propos recueillis par Valentin Martinez
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