La « maison passive » est souvent montrée en exemple du savoir-faire allemand dans le secteur de la construction écologique. Parfois décriée en France car jugée trop onéreuse, c’est pourtant une des solutions les plus rentables pour faire des économies d’énergie et limiter son empreinte carbone.
Qu’est-ce qu’une maison passive ?
Le concept de la maison passive a été initié par deux chercheurs respectivement suédois et allemands : Bo Adamson et Wolfgang Feist. Il a notamment fait l’objet dans le cadre du programme européen Cost Efficient Passive Houses as European Standards (COEPHES). L’idée, c’est de réduire drastiquement la consommation d’énergie du bâtiment en compensant par :
- Un chauffage naturel grâce à une bonne conception bioclimatique qui encourage l’apport de chaleur « passive » solaire et l’éclairage naturel. La chaleur humaine et l’électroménager viennent compléter les besoins en chauffage.
- Une isolation renforcée
- Une étanchéité à l’air excellente pour éviter les déperditions thermiques par infiltration d’air
- Une ventilation double-flux très performante
Selon L’Institut PassivHaus, l’organisme de labellisation allemand de référence, une maison passive doit respecter les critères suivants :
- Besoins en chauffage < 15 kWh/m²/an ou puissance de chauffe < 10 W/m²
- Étanchéité de l’enveloppe : n50 ≤ 0,6 h-1
- Besoins en énergie primaire totale (électroménager inclus) < 120 kWh/m²/an
Alors qu’un particulier souhaitant labelliser son logement devait solliciter l’Institut allemand PassivHaus jusqu’en 2008, il est possible désormais de démarcher le seul organisme certificateur habilité à labelliser des maisons passives en France : la Maison Passive France.
Quels retours d’expérience ?
L’avantage souvent mis en avant par les usagers d’une maison passive est l’homogénéité et la faible variation de la température à l’intérieur du bâti. En effet, le confort d’été est garanti par la bonne inertie des matériaux utilisés et le confort d’hiver par la qualité de l’isolation et de l’étanchéité à l’air. « J’ai un confort de vie exceptionnelle et une facture d’énergie de l’ordre d’une centaine d’euros par an » affirme M. Leclercq, un des premiers Français à avoir labellisé sa maison PassivHaus.
La maison passive coûte en moyenne entre 7 et 20% plus cher qu’une construction classique mais les faibles besoins en énergie et l’absence de coût de renouvellement permettent d’amortir le surcoût entre 10 et 20 ans d’exploitation. Cette forte variabilité, contrairement aux idées reçues ne dépend pas du climat de la région mais du coût variable des matériaux utilisés, du niveau de finition et de la forme architecturale choisie. A noter que le temps d’amortissement d’une maison passive va se réduire au fur et à mesure de l’augmentation du prix de l’énergie, au rythme très incertain.
Les freins à son développement en France sont également bien connus : les banques prennent peu en compte les économies d’énergie dans leurs « business models » et la filière de constructeurs de maison passive est encore très peu développée, limitant une offre acceptable et accessible pour le particulier. « C’est une question de volonté, de formation des professionnels et de structuration de la filière, pas un problème soi-disant culturel ou que ce n’est pas adapté au modèle français ! » affirme M. Leclercq. Le développement des dispositifs de formation, de la garantie de performance énergétique et les réflexions en cours sur la RT2020 laissent néanmoins présager un avenir plus vert dans la construction.
C’est pourquoi il est judicieux de faire appel à un bureau d’étude thermique qui saura vous conseiller sur les aides financières auxquelles vous avez droit et les solutions techniques faisables en fonction de vos choix personnels, de votre projet et de votre budget. Il sera en outre compétent pour réaliser une modélisation qui vous permettra de connaître le retour sur investissement de votre projet de maison passive.
Pour aller plus loin
Le graphique ci-dessous montre clairement les bénéfices d’une maison passive, liées au fait qu’en dessous de 15 kWh/m²/an, le coût élevé d’une enveloppe performante est compensé par l’achat de systèmes moins onéreux et la réduction des coûts de renouvellement des équipement. En effet, les besoins en énergie sont tellement faibles qu’un seul poêle à bois ou quelques convecteurs électriques peuvent suffire à compléter le chauffage naturel d’une maison passive.
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