Souvent passée sous silence par les maîtres d’œuvre, la qualité de l’air intérieur est pourtant un élément à prendre en compte dans la construction de sa maison, et plus largement dans la vie de tous les jours. Nous passons en moyenne 14 heures par jour dans notre logement. Il est donc vital d’y respirer un air sain.
D’où vient la pollution de l’air intérieur ?
Contrairement à ce qu’on croît, le comportement des usagers (tabagisme, mauvais entretien, utilisation de produits ménagers nocifs…) n’est pas la seule cause de la pollution de l’air intérieur. Les composés organiques volatils (COV) qui polluent l’air de votre maison proviennent aussi des murs, du plafond, du sol, des meubles. Certains matériaux de construction, au fil des années, se dégradent et émettent des poussières ou des gaz nocifs pour la santé.
Dans les logements anciens, même si les matériaux sont en moyenne plus nocifs que dans les logements neufs, la relative perméabilité à l’air du bâti permet un meilleur renouvellement de l’air. Mais l’exigence d’efficacité énergétique a conduit à une meilleure étanchéité à l’air dans les constructions neuves, qui n’est pas un problème en soi, mais qui alliée à une mauvaise ventilation a pour conséquence de dégrader de la qualité de l’air intérieur. Non seulement les COV ne sont pas évacués, mais l’humidité se concentre à certains endroits et génère des moisissures, elles-aussi nocives pour la santé.
Quels sont les risques pour la santé ?
Une mauvaise qualité de l’air intérieur peut générer différents types de symptômes. Le plus flagrant et le plus préoccupant est l’allergie. Chaque année, l’augmentation de la proportion d’allergiques montre bien que l’air de nos logements est moins sain qu’auparavant. Plus généralement, on peut répartir les conséquences sur la santé en deux catégories : les pathologies aigües, majoritairement l’irritation des yeux, de la peau, de la gorge ou des rhumes à répétition, qui interviennent après une forte exposition aux composés nocifs, et les pathologies chroniques, qui naissent d’une exposition à long terme. Après une exposition prolongée avec certains composants comme le formaldéhyde, le risque de cancer du nez ou de la gorge existe, mais seulement en cas de contact avec de très fortes quantités.
Que faire ?
Avant toute chose, mettons fin au préjugé : ouvrir la fenêtre en ville n’est pas nocif pour la santé, ou du moins, la pollution de l’air extérieur est souvent plus diluée et moins nocive que la pollution de l’air intérieur. Le premier comportement à adopter est donc d’ouvrir ses fenêtres au moins 10 minutes par jour, en prenant soin d’éteindre le chauffage pendant cette durée.
Mais cela ne suffit pas : une maison saine est une maison bien ventilée. Trop de logements sont mal ventilés. Non seulement le choix de la ventilation privilégie souvent la performance énergétique au détriment de l’aspect sanitaire, mais les malfaçons et le mauvais entretien rendent souvent l’installation moitié moins efficace après quelques mois d’utilisation. Pour une meilleure qualité de l’air, il est donc nécessaire de choisir votre ventilation en fonction du besoin de la maison, de trouver le bon dimensionnement et d’entretenir régulièrement l’installation.
Pour les spécialistes, la VMC double-flux semble la plus indiquée pour gérer à la fois l’évacuation de l’air vicié et l’entrée d’air neuf, tout en effectuant un transfert de chaleur pour conserver l’énergie à l’intérieur. En effet, tout l’enjeu est de ventiler tout en faisant des économies d’énergie. Attention, c’est une installation coûteuse et d’autres systèmes de ventilation peuvent être plus adaptés en fonction de votre maison/projet. Enfin, le plus efficace est toujours d’agir à la source de la pollution : en choisissant des matériaux sains pour les murs et l’isolation, on évite déjà une grande part des émissions.
La règlementation sur la qualité de l’air intérieur
L’obligation règlementaire d’inclure une ventilation dans les constructions neuves et d’assurer un débit d’extraction minimum date de 1982. Le problème, c’est que ce débit est beaucoup trop faible pour pouvoir assurer correctement le renouvellement de l’air, car les calculs avaient été effectués en tenant compte d’un apport involontaire d’air qui n’existe plus dans les maisons où l’étanchéité est soignée. Quant aux logements existants, il n’y a aucune contrainte concernant la ventilation. Au final, la large majorité des logements ne respecte pas la règlementation.
Malgré tout, on peut dénoter certaines avancées. Notamment, de plus en plus de composants nocifs sont interdits ou limités. La création d’un Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) est aussi rassurante, dans la mesure où la sensibilisation à ce problème pourra toucher un plus large public. Enfin et surtout, un décret d’application de la loi Grenelle 2 a introduit l’obligation d’organiser une surveillance de la qualité de l’air intérieur dans les Etablissements Recevant du Public (ERP). Seuls les délais de mise en application sont décevants : si les crèches et les écoles maternelles doivent réaliser l’installation d’ici 2015, la totalité des ERP ne devrait pas y être contrainte avant 2023.
Il est troublant de comprendre que les simples murs de votre maison peuvent parfois être nocifs pour votre santé. Cela montre que bien construire pour demain, c’est construire des logements performants énergétiquement, mais pas seulement : la santé des occupants doit être davantage prise en compte. Faire les bons choix apparaît donc comme encore plus essentiel. C’est pourquoi consulter un bureau d’études thermiques responsable, indépendant et à l’écoute, qui vous apporte son expérience et ses conseils, est la garantie que votre habitat sera sain, confortable, durable et économe en énergie.
-> Pour en savoir plus sur la pollution de l’air intérieur dans votre maison, consulter le « Guide de la pollution de l’air intérieur », réalisé par le gouvernement.
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