La RT2012 impose un niveau de performance énergétique global environ trois fois supérieur à celui de la RT2005. Cependant, contrairement à l’ancienne règlementation, la RT2012 ne prévoit aucun garde-fou sur le niveau d’isolation minimal des parois. Seule une étude thermique peut vérifier la conformité du projet avec les exigences de résultats de la RT2012.
Toutefois, le niveau d’isolation dépend de certains indicateurs qui définissent les contraintes du projet et sa difficulté à atteindre les exigences de résultats de la RT2012. Ces éléments, identifiables dès la constitution du dossier du permis de construire, sont:
- La compacité du projet (rapport de la surface de parois déperditives sur la surface habitable) : une bonne compacité est inférieure à 2,9 pour une SHAB inférieure à 160 m², inférieure à 2,4 pour une SHAB inférieure à 300 m² et inférieure à 2,1 pour une SHAB supérieure à 300 m². Une bonne compacité passe par la recherche de formes simples en évitant les décrochés et les vides sur séjour.
- L’orientation du projet et la surface de baies vitrées: idéalement, un projet doit compter au moins 50% de baies au sud et moins de 20% au nord.
- La localisation du projet : en zone H3, les apports solaires sont tels que les résistances thermiques et les épaisseurs d’isolants énoncés dans cet article peuvent être divisés par 1,3 environ par rapport aux autres zones géographiques.
Le tableau suivant donne une indication des résistances thermiques à viser pour entrer dans le cadre de la RT2012 en fonction du niveau de contrainte évalué grâce aux éléments énuméré ci-dessus.
Niveau de contrainte | Murs | Toiture | Plancher | Fenêtres |
Faible | R=3 | R=4 | R=2 | Uw=1,8 |
Moyenne | R=5 | R=7,5 | R=4 | Uw=1,5 |
Importante | R=8,5 | R=12 | R=6,5 | Uw=1,2 |
Notez que ces ordres de grandeurs ne sont pas valables dans le cadre d’utilisation d’énergie électrique directe (radiateurs et ballons électriques). En effet, pour ce type d’énergie, l’isolation de l’enveloppe devra être environ deux fois et demi plus importante qu’avec n’importe qu’elle autre source d’énergie en raison du coefficient de conversion en énergie primaire qui est appliqué (2,58). Il ne s’agit là que de tendances que seule la modélisation thermique peut valider.
Quelle est l’épaisseur d’isolant nécessaire pour atteindre ces résistances thermiques ?
Chaque isolant possède son propre coefficient de conductivité thermique noté λ (lambda). Plus ce coefficient est faible, plus l’isolant est performant. On obtient la résistance thermique d’un isolant par la relation suivante : R = e/λ avec e l’épaisseur de l’isolant et l sa conductivité thermique. De ce fait, plus la conductivité d’un isolant sera faible, plus l’épaisseur d’isolant permettant d’atteindre une même résistance thermique sera faible et inversement.
Le tableau suivant indique les épaisseurs d’isolant à viser avec des matériaux couramment rencontrés pour cet usage afin atteindre les résistances thermiques indiquées dans le tableau précédent.
Niveau de contrainte | Murs | Toiture | Plancher |
Faible | 7 à 12 cm | 9 à 16 cm | 4 à 8 cm |
Moyenne | 11 à 20 cm | 17 à 30 cm | 9 à 16 cm |
Importante | 19 à 35 cm | 26 à 48 cm | 14 à 25 cm |
Notez qu’il ne s’agit là que de grandes tendances qui permettent d’une part de se rendre compte de l’impact de l’architecture sur le niveau d’isolation d’un projet et d’autre part d’anticiper les coûts au plus tôt. Seule une modélisation thermique peut valider ces estimations. Un bureau d’étude thermique et de conseil peut vous accompagner tout au long de votre projet pour vous assurer de construire en conformité à la RT 2012.
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