La RT2012 impose un niveau de consommation réglementaire maximal. Cela se traduit par 2 principaux coefficients. Le Bbio, caractérisant le besoin de chauffage, c’est-à-dire les caractéristiques du bâti et de son orientation; et le Cep qui ajoute à ces caractéristiques les performances des systèmes (chauffage, ECS, ventilation) installés.

Le mode constructif des fustes, assurant avec un seul matériau l’isolation et la structure, impactera directement sur le coefficient Bbio.

Est-il possible de répondre à la RT 2012 avec ce type de construction ?

 

Qu’est ce qu’une fuste ?

Une fuste est une construction en rondins empilés. Le rondin de bois est alors l’unique élément constituant les murs de la construction. Il n’y a aucun doublage, ou autre revêtement intérieur. Le toit et le plancher bas sont de construction plus classique: charpente et plancher lourd.

 

La fuste et le Bbio

La principale question est quel est le niveau d’isolation apporté par les rondins de bois ? Il s’agit de déterminer une résistance équivalente comparable à une épaisseur d’isolant classique.

L’Enstib a réalisé des mesures sur différents types de rondins afin de déterminer les caractéristiques de ces parois particulières. Deux paramètres vont avoir une influence sur les performances des parois : le type de bois et le diamètre moyen des rondins.

Pour des rondins de mélèze (densité inférieure à 500 kg/m3) et pour un diamètre moyen de 35 cm la résistance équivalente est de 2,1 (K.m²)/W. ce qui correspond à un mur en parpaing avec 6-7 cm d’isolant. Il s’agit d’une performance plutôt moyenne ne garantissant pas un calcul conforme pour le Bbio.

Des bois plus lourds, de densité supérieure à 700 kg/m3, sont à proscrire. Leurs performances thermiques sont réduites de plus de 35%.

La méthode réglementaire ne permet pas de prendre en compte l’inertie apportée par de tels murs, il s’agit d’un point pénalisant ce type de construction.

Pour qu’une fuste réponde à la RT2012 il est alors nécessaire de renforcer l’isolation du plancher bas et de la toiture. Le travail sur le bioclimatisme sera également très important. On évitera au maximum les fenêtres au nord tout comme les décrochés de façades ou vides sur séjour pénalisant la compacité. Si pour un projet « classique », les éventuels écarts, à ces règles, peuvent être rattrapés en surisolant la maison ; pour une fuste cela ne sera plus possible.

Le respect de ces quelques points permet d’obtenir un projet conforme pour toutes les zones climatiques (pour des climats de plaine). Le triple vitrage peut s’avérer nécessaire dans le nord et/ou si le projet présente quelques défauts de compacité.

Pour les projets en altitude (au dessus de 400m) cela sera en revanche beaucoup plus compliqué. Il sera quasi obligatoire d’apporter une isolation supplémentaire sur certains murs.

 

Le Cep et la fuste

Le plus difficile pour ce genre de construction est le respect du Bbio. Une fois qu’il est atteint le Cep ne pose pas beaucoup de problèmes. Il faudra bien évidement s’orienter vers des systèmes performants mais comparables à ce qui pourrait être installé dans tout autre type de maison.

Il faudra bien évidement intégré le recours aux énergies renouvelables.

Il y a tout de même un bémol sur les systèmes les moins performants, comme par exemple les poêles à bois. Ce type d’émetteurs nécessite une surisolation.

Pour passer un projet classique avec pour moyen de chauffage principal un poêle, il est généralement indispensable d’avoir un Bbio très performant, plus faible que la limite imposée par la RT2012. Nous avons vu que pour les fustes il est déjà compliqué d’obtenir un Bbio réglementaire, vouloir les chauffer au poêle à bois ajoute une contrainte supplémentaire.

 

En conclusion…

La RT 2012 impose aux fustes une bonne compacité, les vides sur séjour et  décrochés multiples sont impérativement à éviter. La surisolation du plancher bas et de la toiture est impérative, le triple vitrage un ajustement qui sera souvent nécessaire.

Le soin apporté au traitement de l’étanchéité à l’air sera également capital. Des techniques permettent d’obtenir des résultats satisfaisants.

La construction de fustes est donc toujours possible mais nécessite une conception précise et adaptée à chaque projet. Un bureau d’études thermiques et de conseil peut vous accompagner afin de vous aider à concevoir un projet confortable, économe et conforme à la RT2012.